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26 mars 2011 6 26 /03 /mars /2011 10:17

 

Lors de la réunion paritaire du 17 mars dernier, à laquelle nous avons assisté, la Fédération, après un an de tergiversations utiles à peaufiner sa stratégie allant dans le sens du gouvernement UMP et de sa grandiose loi Hôpital, Patients, Santé & Territoires, a dédaigneusement balayé d'un revers de manche toutes les propositions formulées par les six syndicats représentatifs. Recourant à un ordre du jour réduit à la portion congrue – I. Politique de rémunération ; II. Application de la loi LMD dans les centres.

 

Pour ce qui est des rémunérations, la Fédération, considérant que l'inflation en France est maîtrisée (sans doute aussi bien que les réacteurs de Fukushima), s'apprête très généreusement à octroyer à ses bonnes gens quelque 0,5 % d'augmentation (1 % pour les B et les C ). Ces 0,5 % suffiront bien évidemment à amortir la hausse du coût de la vie. Les sempiternels grincheux qui argueraient que cette année encore, l'augmentation du prix du gaz, des loyers, de l'alimentation, etc. rognent plus vite leur pouvoir d'achat, sont de mauvaise foi : tout le monde sait que le gouvernement va prochainement réduire l'impôt sur la fortune. Ce que les salariés de l'Institut devront débourser en plus pour s'acheter du pain, il le regagneront assurément en brioche sur leur prochain avis d'imposition sur la fortune.

 

Quant à ceux qui, bien que jouissant d'une situation privilégiée en CDI, ne sont même pas fichus d'arborer une Rolex au poignet et de déclarer une villa sur le Bassin, qui se compromettent à tutoyer le seuil de pauvreté, à vivre avec femme et enfants dans une pièce de 20 m² et à choisir une couronne dentaire en acier plutôt qu'en céramique (ce qui est bien moins esthétique), que ne jouent-ils au loto plutôt que de quémander une augmentation d'un salaire déjà somptuaire ?

Avec à peine 1 800 milliards d'euros de PIB en 2010, comment la France pourrait-elle continuer de s'enorgueillir de ses milliardaires qui ont tant fait pour son rayonnement de par le monde, si les manants commençaient à réclamer une part du gâteau proportionnelle à leurs efforts ?

Au fond des yeux, voudraient-ils vraiment que nos Bettencourt, nos Bolloré, nos Dassault, notre CAC 40... se séparent de l'île d'Arros, d'un yacht de soixante mètres, de Corbeil-Essonnes, de 83 milliards d'euros de profits ?

 

Les temps sont durs ; autant qu'ils le soient seulement pour ceux qui ont déjà l'habitude des jours difficiles et des fins de mois douloureuses, nous enseigne donc la Fédération dans son olympienne sagesse.

 

Nous lui avons donc fait remarquer que c'était peut-être un peu abusif, au vu de la situation. Pour nous entendre rétorquer que proposer plus de 0,5 % risquerait de mettre les budgets des centres en difficulté. A quoi nous répondîmes que les centres anti-cancéreux participent d'une mission de service public en soignant les citoyens, et qu'il est du devoir de l'État d'engager les moyens nécessaires aux traitements de sa population et à la rétribution de ceux qui accomplissent ces tâches ô combien exigeantes.

 

 

Nous avons par ailleurs réfuté les allégations d'un DRH de la Fédération soutenant que les centres sont un secteur protégé (par rapport aux autres secteurs de la santé), sous-entendant qu'il fallait donc se contenter de ce qui nous était offert : sans doute les salariés ayant perdu leur travail du fait de l'externalisation ou de la suppression de leur service au cours des dernières années, dans les centres, apprécieront d'apprendre qu'ils font partie d'un secteur protégé. Le passage de vingt centres à dix-huit a d'ailleurs de quoi rassurer sur le degré de protection auquel il faut s'attendre!

 

 

En ce qui concerne les aide-soignants , cela fait maintenant plusieurs mois que la CGT se bat pour faire appliquer l'article 5 inscrit dans l'accord du 8 mai dernier concernant le statut des aide-soignant, et leur passage de l'échelon D à l'échelon E.

La Fédération déploie son savoir-faire reconnu dans l'art de l'enfumage salarial, instituant rien moins qu'une discrimination entre les membres d'une même catégorie, puisqu'elle propose + 1,94 % (soit 21 510 € au lieu de 21 101 €) pour la Rémunération Minimale Annuelle Garantie de niveau 1, et + 5,14 % (soit 22 815 € au lieu de 21 734 €) pour la RMAG 2.

Ainsi, l'aide soignant nouvellement embauché devra travailler cinq ans pour prétendre à l'augmentation de 1,94 % de sa RMAG et dix ans pour une autre de 5,14 % !

 

 

Devant de si décevantes propositions, la CGT a vivement demandé à ce que l'on pensât à toutes ces catégories oubliées depuis 1999, catégories que nous avons énumérées dans nos précédents journaux. Présent à cette paritaire, notre Directeur Général Adjoint opina du chef, geste que tout observateur impartial digne de ce nom eût tôt fait d'interpréter comme un signe irrépressible d'assentiment.

Aussi lui demandons-nous instamment de faire le nécessaire, au niveau local, pour les assistantes médicales, le personnel administratif, les secrétaires, les ASH, les cadres, les médecins, standardistes, cuisiniers, ouvriers, bref toutes les catégories n'ayant pas vu leur statut évoluer depuis douze ans. Ce, d'autant plus que désormais les centres ont toute latitude pour déroger aux directives de la Fédération.

 

Il est donc urgent d'établir un calendrier « maison » intégrant tous ces salariés afin d'organiser leur changement de statut.

 

Concernant l'application de la loi LMD dans les centres pour les manipulateurs, les kinés et les IDE :

le passage niveau licence se fera à partir du 1er juillet 2012 pour les nouveaux diplômés universitaires qui seront embauchés en G.

 

Pour les salariés déjà en poste, le RMAG sera utilisé comme levier de passage :

Par exemple, un IDE « vapé » 1, au lieu du RMAG 1 du F, aurait le RMAG O du G, soit + 4,5%.

Deuxième exemple, un IDE « vapé » 2, au lieu d'avoir le RMAG 2 du F, bénéficierait du RMAG 1 du G, soit 1,5% en plus.

 

La CGT est intervenue afin de souligner que la possibilité d'opter pour une fonction de « cadre » qui est proposée dans la fonction publique n'a pas d'équivalence dans les CLCC, d'où notre réticence à approuver cette transposition. Par contre, une réflexion est menée sur le sujet du passage en catégorie « cadre » pour les IADE et les infirmiers spécialisés.

A notre demande d'intégrer les techniciens de laboratoire dans ce dispositif, la Fédération a réagi par une dérobade : nous ne manquerons pas de revenir ultérieurement sur cette question.

 

 

http://cgtbergonie.over-blog.fr

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