Nous avions en son temps évoqué le dispositif de « forfait jour » que la Direction souhaite mettre en place pour les cadres. La CGT avait souligné les dangers de ce dispositif pour les intéressés eux-mêmes dans son journal du 27 février dernier (article à retrouver sur Internet).
Aujourd'hui la Direction, favorisant une politique de petits pas, le propose aux cadres 3 et aux cadres supérieurs (25 personnes). En contre-partie, elle sort de son chapeau une enveloppe de 50 000€, une « aide à la décision » en quelque sorte.
Certains cadres seront peut-être tentés d'accepter cette proposition accompagnée d'avantages sonnants et trébuchants.
Mais ces mêmes cadres se sont-ils posé la question de savoir d'où la Direction tirait cette manne financière, elle qui depuis des années pleure le déficit et les problèmes de financement de la masse salariale ?
Les personnes concernées se doutent-elles que c'est au prix de restructurations et de suppressions de RTT grâce au passage forcé en 7 h 30, que des économies substantielles faites sur le dos de personnel moins qualifié peuvent être réalisées ? Ainsi, les ASH bloc et hospitalisation, les salariés de la plonge, du magasin les brancardiers et le personnel d'entretien Imagerie ont subi des pressions les incitant à accepter des nouveaux horaires de travail, leur faisant perdre des jours de RTT sans pour autant gagner davantage, et même pour un certain nombre d'entre eux, perdre jusqu'à 2000€ par an. Lorsque les salaires « s'élèvent »(!) à environ 1100€ mensuels, cette perte n'est pas anodine, et en met plus d'un dans une situation financière périlleuse.
La Dernière Tentation des Cadres
Sachant cela, les cadres seront-ils nombreux à répondre favorablement aux incitations de la Direction et à adopter le forfait jour ? Les avantages des uns seront-ils la contrepartie des sacrifices subis par d'autres ? Gageons que le personnel encadrant, loin de fuir ses responsabilités sociales, et constatant jour après jour le mal-être et le désarroi de nombre de salariés sous leurs ordres, ne tombera pas dans ce piège.
Non, le « chacun pour soi » n'est pas une fatalité, et nous pensons à la CGT que bien des « encadrants » ne resteront pas insensibles à l'aggravation des injustices sociales et ne souhaiteront pas y contribuer.