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22 juillet 2015 3 22 /07 /juillet /2015 14:02

l'ordre du jour dAe cette réunion, l'orientation stratégique d'UNICANCER :

Comme à l'accoutumée, Pascale Flamant, Directrice d'UNICANCER, tient à rassurer les organisations syndicales paritaires présentes ce jour-là en affirmant qu'elles n'ont pas d'inquiétude à se faire puisque les Centres ont vocation à exister en tant que tels, leur existence étant garantie par la loi.

Néanmoins, au vu de la conjoncture économique actuelle, (la France n'enregistrant pas de « croissance à deux chiffres » (sic!) depuis de nombreuses années), il n'est plus possible de maintenir un système de santé et de protection sociale de niveau équivalent à celui que nous avons connu jusque-là. Le gouvernement a décidé d'une économie de 10 milliards rien que dans le domaine de la Santé. Selon Pascale Flamant, il faut par conséquent s'attendre à une période difficile pour les Centres.

(une première contradiction par rapport au préambule sur la pérennité des Centres anti-cancéreux) !

La loi HPST de Roselyne Bachelot, la loi santé de Marisol Touraine et la loi de réforme territoriale viennent bien entendu impacter la politique des Centres voire leur existence sous leur forme actuelle.

Pour que les Centres continuent à exister, le groupe UNICANCER a élaboré une stratégie de fusion afin de donner une dimension économique à chaque entité à la hauteur de celle de l'IGR ou de Curie. Selon Madame Flamant, cette stratégie permettrait à ces nouvelles entités :

- d'avoir une capacité d'action accrue à plusieurs niveaux, local, régional, interégional et national, et une forme de reconnaissance internationale.

- de conserver ou de dégager les moyens nécessaires à la poursuite de l'innovation, au développement des labellisations et des projets, et d'apporter de l'aide aux établissements qui auraient des difficultés financières ou sociales.

- de développer l'expertise en matière de cancérologie, expertise que nous devons partager avec d'autres établissements type CHU, établissements à but lucratif ou non lucratif....

- de rester à l'avant garde de la cancérologie.

Cette stratégie renforcerait le pilotage national du groupe du GCS UNICANCER et contribuerait de ce fait à l'ancrage territorial des sites.

L'idée est qu'il y aurait à la tête de chaque grosse entité ainsi formée un directeur général et sur chaque site un directeur de site (médecin) aidé par un administrateur. Selon Pascale Flamant, cette organisation optimiserait la gestion des CLCC et leur donnerait une capacité d'investissement plus importante que celle qu'ils ont aujourd'hui.

Rappelons que les 18 CLCC représentent un chiffre d'affaires de 2 milliards d'euros, emploient 18 000 salariés et traitent plus de 100 000 patients par an.

Côté pratique, le schéma envisagé prévoit les fusions suivantes :

  • Caen - Rouen - Lille.

  • Angers - Nantes (déjà fusionnés) - Rennes, auxquels viendrait s'ajouter dans un second temps Bordeaux.

  • Marseille - Nice.

  • Clermont Ferrand – Lyon.

  • Dijon – Nancy – Reims – Strasbourg.

Curie – Saint Cloud (déjà fusionnés) d'une part et Villejuif d'autre part demeureraient dans la configuration actuelle.

Toulouse est déjà dans le giron du CHU et Montpellier est dans la même démarche avec le CHU de Montpellier.

Idem pour Strasbourg.

D'après Madame Flamant, ces fusions permettraient de :

  • développer la mutualisation des équipements et plateaux techniques sur les sites.

  • mutualiser les fonctions support entre CLCC (exemple SIRH).

  • Créer des « Comprehensive Cancer Centers » (sic !) chargés d'évaluer les besoins de la population dans chaque inter-région en matière de cancer et d'adapter les investissements nécessaires à ces besoins.

  • Optimiser la gestion des CLCC.

Les réactions des organisations syndicales à ces annonces ont bien entendu été très vives et les interventions nombreuses, touchant différents domaines :

    • L'offre de soins : comment peut-on avec un taux de l'ONDAM (Objectif National des Dépenses Maladie) à 1,75%, -un taux qui n'a jamais été aussi bas depuis l'après-guerre!- prétendre répondre aux besoins toujours grandissants en matière de prise en charge du cancer ? Les fusions annoncées répondent bien aux injonctions du Ministère de la Santé prévoyant des économies de 10 milliards dans le cadre du projet de loi Santé de Marisol Touraine d'ici 2017. Encore une fois, il est demandé aux Centres comme aux autres établissements de santé de faire mieux avec moins de moyens.

      Le problème de l'inter-régionalité et du rôle des ARS, prépondérant dans l'octroi de moyens aux différents établissements, a été soulevé : quel poids pense avoir UNICANCER sur les ARS de régions différentes pour influer sur l'attribution des moyens nécessaires ou compenser les inégalités de ressources d'une région à l'autre ?

D'autre part, les mutualisations de moyens techniques entre sites fusionnés ne pourront se faire au bénéfice des patients, qui seront soumis à une gestion

purement comptable des Centres et se verront parfois obligés d'effectuer des déplacements déraisonnables. Un patient originaire de Biarritz pourrait être dirigé sur Rennes, Nantes ou Angers...

Comment UNICANCER peut-il prétendre maintenir tous les Centres dans leur position géographique actuelle alors qu'il est resté impuissant face à l'absorption des Centres de Toulouse, de Montpellier et de Strasbourg par les CHU ?

  • Le volet social : l'expérience des fusions Angers-Nantes et Curie – Saint-Cloud a montré des dysfonctionnements entre les services, des problèmes de gestion du personnel, avec une augmentation des arrêts maladie et des démissions, un syndrome de démotivation parmi les salariés. Malgré d'importantes réserves financières comme à Curie, la fusion avec Saint-Cloud a abouti à des plans sociaux générant une réduction des effectifs.

    La fusion Angers-Nantes a conduit à un « déficit » de 6 millions d'euros pour cette année et à l'annonce de la dénonciation des accords d'entreprise, responsables pour un million d'euros de ce déficit - d'après la Direction du groupe ! Comment pense-t-elle compenser les 5 millions restants ?

    Un point soulevé par les organisations syndicales : le maintien des instances représentatives des salariés sur les sites. Ce point correspond à une forte interrogation de la part des syndicats, inquiets pour leur mission de défense des salariés et la proximité nécessaire qu'elle exige. Pour cela, un « bornage » de droit syndical a été demandé : Madame Flamant a rassuré les acteurs présents en affirmant que ce bornage voulu par les syndicats conduirait au maintien de tous sur les sites.

  • Le plan juridique : aujourd'hui chaque Centre est placé sous la responsabilité d'un Conseil d'Administration. Quelle serait la place de ces Conseils d'Administration dans les nouveaux groupes, sachant qu'ils peuvent être à cheval sur plusieurs régions ?

    Des conventions et des GCS ont été signés par les Centres existant actuellement avec d'autres établissements au niveau local : tout cela se trouverait forcément remis en cause par les fusions envisagées, et la conclusion de nouveaux accords serait sans doute très compliquée en raison de l'aspect inter-régional du projet (problèmes de distances, de statut, des intérêts des uns et des autres...). Le rapport IGAS (Inspection Générale des Affaires Sociales) de 2012 a bien montré beaucoup de projets de regroupements sont des échecs et que certaines fusions contribuent même à aggraver les difficultés des entités qu'elles ont réunies. Les données et études disponibles « témoignent plutôt des inconvénients de la grande taille pour un établissement hospitalier ».

Un calendrier prévisionnel a été présenté pour la mise en application du projet.

Juin 2015 : lancement de la démarche

septembre-octobre 2015 : information des instances et des parties prenantes

2016 : préparation du projet médico-scientifique, gouvernance, organisation, consultation des instances.

Fin 2016 : Arrêté de la Ministre.

Il semble important qu'au vu de la gravité de la situation, les organisations syndicales et en particulier la CGT, premier syndical représentatif du secteur Santé, se mobilisent et constituent une force de contre-proposition afin que l'héritage du Conseil National de la Résistance, qui a permis la création de la Sécurité Sociale, la naissance des Centres et l'accès aux soins pour tous ne soit pas dilapidé sur l'autel de l'ultralibéralisme !

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20 mai 2015 3 20 /05 /mai /2015 08:14
Allez...zou ! on se reveillera à la maison.

Si l’hospitalisation à domicile, largement évoquée dans le 3ème plan cancer, a fait l’objet d’un débat en haut lieu, il n’est pas dit que ce genre d’évolution ne donne des idées à nos décideurs dans d’autres secteurs…

Devant des journalistes (interview BFM TV début 2014), notre cher directeur avait largement évoqué cette évolution prenant en compte les nouvelles modalités de prise en charge du traitement à domicile du fait de l’émergence de médicaments mieux adaptés, pouvant être pris à la maison. A cette occasion, notre Directeur avait plaidé pour que des moyens financiers soient alloués pour développer les activités ambulatoires, liées à l'hospitalisation à domicile, selon lui insuffisamment financées.

L’idée d’une hospitalisation à domicile peut paraître séduisante à un certain nombre de personnes, aussi longtemps qu'elles n'auront pas été confrontées à une maladie grave. L'âge et l'absence d'entourage sont souvent synonymes de véritable angoisse pour ceux qui se retrouvent seuls, loin d'un personnel soignant qualifié à leur écoute.

L’hospitalisation à domicile ne peut en aucun cas concerner tous les patients, en particulier les plus vulnérables socialement et financièrement, et son développement à outrance tel qu'il est aujourd'hui envisagé aurait des conséquences doublement néfastes.

Car nous devons aborder cet aspect essentiel et local qu’est la préservation de l’effectif à l’Institut. L’introduction pamphlétaire de cet article se veut ludique mais elle ne doit pas nous détourner de ce vrai problème. Comment la Direction va-t-elle redistribuer les cartes ? Que vont devenir certains personnels de nuit et même de jour, toutes catégories socioprofessionnelles confondues, si le processus d'hospitalisation à domicile s'accélère ?

. D'ORES ET DEJA, UNE OFFENSIVE EN REGLE CONTRE LE PERSONNEL DE L'HOSPITALISATION LANCEE PAR LA DIRECTION !!

Dans le cadre du « détricotage » du secteur hospitalisation au profit de l'ambulatoire et de l'HAD, la Direction a lancé depuis plusieurs années maintes offensives dont le personnel fait les frais (comme les ASH hospitalisation et bloc, les salariés de la cuisine, les brancardiers, agents d'entretien …). Dernière en date, les nouveaux roulements qu'elle veut instaurer dans le secteur chirurgie (1er et 5e étages) concernant les aide-soignant(e)s et les infirmier(ère)s.

Depuis plusieurs mois, la Direction veut déroger aux accords d'entreprise de 1999 et 2002 régissant les roulements de ces catégories. Le personnel concerné, qui refuse ces changements, subit de ce fait de nombreuses pressions.

La CGT a attiré l'attention de la Direction sur les dégâts psychologiques que celles-ci peuvent engendrer, et les conséquences possibles sur le bon fonctionnement du service chirurgie et les risques professionnels liés au stress.

Les roulements existants ont pourtant été acceptés en échange de blocages de salaires dans les années 1999 et 2000 suivis de modération salariale les années suivantes, puis un arrêt total des augmentations depuis 2012. Ces salariés n'acceptent pas les nouveaux sacrifices qu'on exige de leur part, qui entraîneraient des baisses de salaires, une mobilité et une flexibilité accrues qui bouleverseraient leur vie privée.

La Direction ne peut en aucun cas imposer ces changements aux salariés, la CGT Bergonié ayant refusé de signer les accords qui le lui permettraient. Les salariés ont donc toute légitimité à s'opposer au diktat de la Direction.

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16 février 2014 7 16 /02 /février /2014 10:12

 

Ceux qui conserveraient encore quelques illusions sur l'avenir des Centres pourraient bel et bien les perdre en visionnant l'interview donnée par Monsieur Reiffers, Directeur de notre établissement (et accessoirement président des Centres Anticancéreux) sur BFM TV à l'occasion du lancement du troisième Plan Cancer. (http//www.bfmtv.com/video/bfmbusiness/sante-minteresse/grands-defis-troisième-plan-cancer)

 

Interrogé sur le contenu de ce plan, il évoque avec insistance la « révolution des modalités de prise en charge » de la maladie grâce à la mise au point de traitements « de mieux en mieux tolérés, pris de plus en plus à la maison », et qui permettent de vivre plus longtemps avec son cancer, en poursuivant même une activité professionnelle. Bref, presque une partie de plaisir !

Selon lui, la transition vers ces modalités de prise en charge ne nécessite pas vraiment une augmentation des moyens existants, mais leur « adaptation ».

Or, le financement actuel « privilégie la notion de séjour », alors que les activités ambulatoires sont « très mal financées ».

 

C'est donc dans un plaidoyer pour un financement qui « suive l'innovation », c'est-à-dire celui de l'Hospitalisation à domicile, que se lance celui qui est censé valoriser l'activité des Centres de Lutte contre le Cancer et les défendre : un comble !

Cela ne peut manquer d'interpeller tous les salariés qui, au sein de nos établissements, oeuvrent jour après jour afin d'offrir les meilleurs soins et assistent depuis des mois aux « tentatives de détricotage » du secteur hospitalisation.

 

Il est indéniable que des traitements moins invasifs, moins lourds, plus personnalisés, ont été mis au point ces dernières années, pour un plus grand confort des malades.

Mais il n'en reste pas moins vrai que très souvent encore, une hospitalisation est nécessaire pour que ces traitements soient administrés de façon correcte. Le maintien d'une structure hospitalière est indispensable pour faire face à l'accroissement du nombre de cas de cancers touchant une population vieillissante et/ou souffrant du développement des inégalités sociales dans notre pays.

De plus, nous ne sommes pas égaux devant la maladie ni devant les traitements, et tel patient pourra supporter sans trop de difficulté les effets secondaires d'une chimiothérapie ou d'une intervention médicale ou chirurgicale qui seront beaucoup moins bien tolérées par un autre.

 

Nous avons déjà évoqué à plusieurs reprises les risques d'un développement d'une Hospitalisation à Domicile à outrance, tant sur le plan médical que psychologique, voire environnemental (un élément curieusement jamais évoqué, sur lequel nous reviendrons). Nous avons dénoncé le glissement d'une activité relevant intégralement du service public (les centres sont les seuls établissements où n'existe aucun secteur privé) vers le secteur privé.

 

Quel est l'objectif de Monsieur Reiffers ? « l'adaptation » des établissements qui deviendront des lieux « où on ne va plus séjourner, mais ne faire que passer ». Cela nécessitera bien entendu une réorganisation complète en interne : on connaît la chanson : réorganisation = restructuration = réduction des effectifs .

Salariés de Bergonié, salariés des Centres, vous pouvez commencer à vous demander quelle sera votre place dans des « établissements où les malades ne seront plus là » (sic!)

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17 mars 2013 7 17 /03 /mars /2013 09:36

 

La CGT a consacré en son temps de nombreux articles et une pétition dénonçant l'obligation faite aux infirmiers(ères) d'adhérer à l'ordre infirmier créé il y a quelques années, et incitant les intéressés à refuser cette adhésion obligatoire.

La Ministre de la Santé Marisol Touraine a récemment mis en place une groupe de parlementaires chargé d'élaborer un texte rendant facultative l'adhésion à l'Ordre, texte qui devrait être présenté avant l'été.

L'intersyndicale qui s'était constituée pour réclamer l'abrogation de l'Ordre infirmier va être reçue prochainement par le groupe de travail parlementaire. Elle demande que soient étudiés le transfert des missions de l'Ordre infirmier et la possibilité de résilier l'adhésion, ce qui va de pair avec son caractère facultatif.

Dans l'immédiat, une instruction en direction de tous les établissements employant des infirmiers(ères) du public et du privé a été réactivée. Cette instruction précise que la non adhésion à l'Ordre ne doit pas mettre en difficulté les personnels infirmiers dans leur carrière, leur recrutement et l'exercice de leur profession.

Satisfaite de cette première étape mais vigilante quant au contenu et au résultat du groupe de travail parlementaire, l'intersyndicale continue de réaffirmer sa demande d'abrogation de l'ensemble des lois portant création des ordres professionnels paramédicaux.

On s'achemine selon toute vraisemblance vers un dénouement en faveur des opposants à l'Ordre, ce dont la CGT Bergonié, qui y est opposée depuis la première heure, se réjouit.

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26 avril 2010 1 26 /04 /avril /2010 21:08

 

Dans son éditorial du mois de mars 2010, le Directeur Général de l'Institut évoque les perspectives d'évolution de l'Institut pour l'année ou les années qui viennent. Après s'être félicité de l'accroissement de l'activité ayant marqué l'année 2009, il nous présente les projets de construction, d'agrandissement, tout en insistant sur la nécessaire amélioration de la qualité de la prise en charge des patients.

 

Si l'augmentation du nombre de chambres individuelles paraît aller dans le bon sens, on peut se demander quelle utilisation en sera faite, puisqu'elle s'accompagne de la « création de secteurs de soins de suite » et du développement de « l'hospitalisation à domicile », afin de « favoriser tout ce qui peut réduire les durées d'hospitalisation ». Une étape qualifiée « d'essentielle » par notre Directeur, et dans le droit fil de la conception qu'il se fait sans doute de la mission de service public que doit remplir l'Institut. Car à trop chercher à « équilibrer les recettes et les dépenses », c'est bel et bien la qualité de ce service qu'il remet en cause. Nous n'en donnerons qu'un exemple : une patiente en pleurs qui s'adresse à un de nos représentants après avoir appris qu'à la suite d'une intervention chirurgicale sous anesthésie générale, elle allait devoir rentrer chez elle le jour-même, alors qu'elle vit seule. Est-ce la mission d'un établissement public de santé que de renvoyer chez eux le soir des patients opérés le matin? Prise en charge « technico-médicale », peut-être, mais quid de la prise en charge humaine, du minimum d'attention qu'un patient inquiet peut attendre, et des soins que son état peut requérir?

 

Optimiser l'utilisation des plateaux techniques, prendre en charge un nombre plus élevé de patients, voilà les nouveaux dogmes de ceux qui ont en charge les établissements publics. Demander aux médecins d'effectuer un nombre toujours croissant d'actes, décompter leur temps d'intervention afin de rentabiliser l'activité est incompatible avec une prise en charge qualitative des patients par des personnels motivés, conscients et fiers de la mission de service public qui leur incombe. Notre vocation est avant tout humaine, un dimension un peu trop oubliée de nos jours !

 

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8 janvier 2010 5 08 /01 /janvier /2010 20:04

 

plan social déguisé à l'Institut Bergonié


 

Dans la douce euphorie des Fêtes de fin d'année se poursuit allègrement la destruction du système de santé publique en France.

 

A l'Institut Bergonié le dernier avatar de cette grande saga : la signature par la Direction, les syndicats FO et CFE-CGC d'un accord « relatif à la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences , dit accord GPEC » censé entrer en application dès le mois de janvier 2010.

Premier point : cet accord emprunte plus au vocabulaire des gestionnaires des ressources humaines d'une entreprise cotée en bourse qu'à celui de responsables d'un centre de lutte contre le cancer. Pêle-mêle, « mise en oeuvre de la stratégie et des décisions relatives à l'activité », « changements organisationnels », « plans de mobilité », « taux de turn over », « anticipation des évolutions de l'entreprise », etc.

 

Au printemps dernier, la CGT Bergonié a tiré à plusieurs reprises la sonnette d'alarme, évoquant la destruction programmée du système de santé publique français.

Avec l'accord GPEC, l'institut Bergonié est directement confronté à cette destruction!

Les hôpitaux et tous les établissements sanitaires publics dont les salariés ne sont pas informés, organisés et solidaires avec un syndicat vigilant quant à leur défense subiront inévitablement les conséquences des mesures inscrites dans la loi Bachelot HPST (Hôpital, Patients, Santé, Territoire). Entre autres objectifs déplorables, celle-ci prévoit de réduire de 20 000 le nombre de postes à l'hôpital au cours des trois années à venir. L'accord GPEC, signé à l'Institut par FO et la CFE-CGC, constitue un outil permettant cette réduction des effectifs. Il y est notamment mentionné que des « informations émanant de la DHOS (Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins), de l'Agence Régionale de Santé et de la Fédération Nationale des CLCC » pourront impacter « un diagnostic annuel emploi » à l'Institut. C'est donc un accord dangereux pour l'avenir des salariés de l'Institut et pour le mode de prise en charge de milliers de patients qui vient d'être signé.

 

La CGT Bergonié réaffirme aujourd'hui son refus d'entériner tout accord qui menacerait à la fois les emplois et la mission de santé publique à laquelle nous sommes tous attachés !

 

Voici quelques perles que contient celui-ci:

  • « développer une politique proactive de l'emploi s'appuyant sur les évolutions prévisibles des activités et sur les choix organisationnels inhérents aux modes de prise en charge des patients » :

    Ce point est évidemment à relier au projet de mise en place de l'HAD (Hospitalisation A Domicile) actuellement dans les starting blocks, qui aboutira immanquablement à la diminution des hospitalisations et donc du nombre de soignants, sans parler de l'obligation pour ceux -médecins, infirmiers, aide-soignants- impliqués dans cette structure de se déplacer au domicile des patients, d'où une dégradation de leurs conditions de travail.

  • « identifier les métiers en développement, émergence ou déshérence.... en déduire les besoins en recrutements ou suppressions de postes » :

Ce deuxième point attire particulièrement notre attention au moment où certains postes ont déjà disparu du fait de choix de nouveaux modes de gestion, comme les sept postes de la stérilisation et tous ceux perdus à cause de la sous-traitance logistique exemple Véolia, Dalkia etc et même médicale. Par ailleurs, l'achat du système PACS dédié à la gestion des films radiologiques a déjà détruit deux postes dans ce service. Découlant du même procédé, la mise en application de l'accord GPEC faciliterait la suppression de six postes aux archives!

  • La mise en place annoncée pour janvier 2011 du logiciel META 4 finira quant à lui par supprimer le contenu du travail des personnels employés au service des traitements, et donc sa suppression à terme (plusieurs postes seront supprimés). Le même logiciel intégrera la réorganisation des ressources humaines avec d'autres postes à supprimer.

  • Le dossier patient informatisé, créé, amélioré et optimisé au fil des demandes depuis des dizaines d'années par une équipe d'informaticiens très compétents, se voit remplacé par un nouveau logiciel standard que l'Institut n'aura aucun pouvoir d'adapter à ses besoins propres. La Direction a ainsi décidé de se mettre sciemment à la merci d'une firme informatique internationale qui détiendra toutes les données gérées par ce logiciel. Quid du travail et de l'avenir professionnel de nos informaticiens ?

 

Les points que nous venons de citer entrent dans « l'évolution technologique et notamment les projets d'introduction de moyens techniques ou technologiques » figurant dans l'accord que nous dénonçons.

 

L'accord GPEC offre en quelque sorte un cadre légal à des pratiques qui visent à la suppression de plusieurs dizaines de postes, comme la loi HPST le préconise afin que les établissements publics transfèrent le maximum d'activités vers le secteur privé lucratif.

 

La CGT Bergonié refuse de cautionner cette orientation aussi néfaste pour les patients que pour les salariés. Elle défend une politique sanitaire de qualité qui protège les patients quelle que soit leur situation sociale et financière.

 

Quelques chiffres montrent l'urgence d'une mobilisation toute acquise aux orientations actuelles en matière de politique de santé publique :

  • Il y a 30 ans, la cancérologie se répartissait au plan national en 20% aux Centres Hospitaliers Universitaires, 50% aux Centres de Lutte Contre le Cancer, et 30% au secteur privé lucratif.

  • Aujourd'hui, nous en sommes à 30% aux CHU, 30% aux CLCC et 40% au secteur privé lucratif.

Ces chiffres parlent d'eux-mêmes, et démontrent le sort que le gouvernement entend réserver aux Centre de Lutte Contre le Cancer !

Les plans cancer se suivent et se ressemblent ; à force d'amputer et d'affaiblir le Service Public de Santé, ils n'ont d'autre conséquence que de favoriser l'essor de cliniques privées aux dépassements d'honoraires toujours plus élevés, et, après avoir foulé aux pieds les principes-mêmes d'une médecine pour tous, héritée du Conseil National de la Résistance, ils n'aboutissent en définitive qu'à mettre en place une Santé à deux vitesses, où les patients ne sont plus que des clients !

 

Nous avons donc fait valoir à nouveau notre droit d'opposition afin de contrer un projet dont nous sommes convaincus qu'il est néfaste pour l'avenir de notre Centre.

Rejoignez et soutenez la CGT dans son combat.

 

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10 décembre 2009 4 10 /12 /décembre /2009 14:40

 

Les médecins hospitaliers défendent le service public!

 

Les médecins hospitaliers protestent contre les choix qui sont faits par le gouvernement, par le biais de la loi HPST, et qui ne sont plus en cohérence avec les principes du service public. Ces choix compromettent le bon fonctionnement des établissements et ne correspondent pas aux intérêts des usagers et des professionnels. L'annonce d'un projet de suppression de plus de 1000 emplois de soignants, dont 150 postes de médecins, en 2010 à l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris, a provoqué une fronde sans précédent, le président de la Commission médicale d'établissement (CME), Pierre Coriat, menaçant même de démissionner. Le ministère de la santé se refuse à tout bilan de l'actuelle gestion nationale des médecins et prétend imposer, sans discernement, des projets hâtivement préparés qu'il n'accepte pas de discuter : remplacement des titulaires par des contractuels, décisions imposées du dehors, médecins relevés de leurs fonctions, restriction de postes ... Les responsables hospitaliers demandent à leur ministre le respect du service public.

Vu les prérogatives accordées par la loi HPST aux directeurs des ARS, les soignants de l'Institut Bergonié ne sont pas à l'abri d'une restructuration qui, on le sait, s'accompagne toujours de restrictions de postes. Ne baissons pas la garde, des jours difficiles s'annoncent, et la mobilisation de tous est plus que jamais nécessaire.

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 08:15

La Direction de l'Hospitalisation et de l'Organisation des Soins (DHOS) prépare depuis plusieurs années des projets de décrets relatifs aux activités de médecine et de chirurgie dans les établissements de santé.

L'un de ces projets prévoit que l'obtention d'une autorisation de chirurgie sera conditionnée à un seuil d'activité minimal fixé à 1500 séjours par an avec acte classant opératoire. Le prétexte invoqué est que les établissements n'atteignant pas ce chiffre feraient courir des risques aux patients, alors que nous savons tous que ce projet ne répond qu'à une logique purement comptable de la gestion de la santé. On peut se demander fort légitimement si les risques encourus ne seront pas bien plus considérables pour les patients du fait de la fermeture de 182 unités de chirurgie en France, car il a été recensé pas moins de 182 établissements qui n'atteignent pas le chiffre fatidique de 1500 actes chirurgicaux par an! et parmi eux, 6 centres de lutte contre le cancer, en particulier ceux de Rennes et de Reims. Que deviendront ces centres et leur personnel si on leur retire l'autorisation de pratiquer des actes chirurgicaux?

La CGT Bergonié attire régulièrement l'attention de la Direction sur les risques que comporte l'externalisation dans un système de santé où toute activité semble désormais soumise à quotas.

L'exemple de la chirurgie doit nous alerter sur ce qui risque de se passer pour d'autres secteurs d'activités pour lesquels des seuils seraient décrétés, seuils en-dessous desquels l'activité en question étant jugée non rentable serait purement et simplement abandonnée.

 

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30 juin 2009 2 30 /06 /juin /2009 15:37

 

CA DEMENAGE CHEZ LES CHERCHEURS!

 

CHERCHEUR: un métier passionnant, du travail d'équipe, des défis à relever, bref un métier d'AVENIR. D'ailleurs, un pays qui mise sur la recherche, qui investit, qui donne des moyens à ses chercheurs n'a-t-il pas davantage de chances de sortir gagnant des enjeux auxquels le monde est confronté? Hélas! Après de longues études, le chercheur ne peut que constater que notre pays ne lui offre pas l'eldorado : crédits en baisse, projets à minima, salaires peu attractifs: le découragement le guette.

Et le chercheur cherche...un autre métier. A l'Institut, l'un d'eux prépare sa conversion: ce sera déménageur.

S'il n'y a pas de sot métier, on peut tout de même s'interroger sur le gâchis de talent, et sur l'absence de « retour sur investissement » puisqu'après tout, c'est l'ETAT qui avait financé sa formation initiale!

Nous vous souhaitons de bonnes vacances

 

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5 juin 2009 5 05 /06 /juin /2009 15:08

EN DIRECT DU PALAIS DU LUXEMBOURG

 

Le 14 mai 2 009, les sénateurs ont voté le changement de statut des centres anticancéreux qui deviennent des Etablissements de Santé Privés d'Intérêt Collectif (ESPIC). Cependant, ces centres se voient appliquer les mêmes dispositions que les établissements publics.

Ainsi, le 18 mai, les Sénateurs ont adopté dans le cadre du projet de loi Hôpital,  Patients, Santé et Territoires (HPST), la réforme de la procédure de redressement et de la mise sous administration provisoire des établissements publics de santé. Cette procédure donnera désormais plus de latitude aux directeurs d'Agences Régionales de Santé et de l'Autonomie (ARSA), pour demander un plan de redressement en cas de « situation de déséquilibre financier » ou lorsque « la situation financière de l'établissement l'exigera ».

Le 20 mai 2 009, les mêmes sénateurs ont voté un article qui donne aux directeurs des ARSA la possibilité de « conclure une convention de coopération ou une convention de communauté hospitalière de territoire, de créer un groupement de coopération sanitaire ou un groupement d'intérêt public, de prendre une délibération tendant à la création d'un nouvel établissement public de santé par fusion des établissements concernés ».

La Direction de l'Institut venant de présenter un budget prévisionnel affichant un déficit de 2,4 Millions d'euros pour 2 009 (alors que pour l'année 2 008 les comptes montraient une progression de 10 % par rapport à 2 007), la CGT ne peut que s'interroger sur les véritables raisons de ces alarmantes prévisions..

 

Avec la CGT, restons vigilants afin de préserver  l'avenir de notre établissement! 

 

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